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Gouvernement Suminwa II : « Une inflation institutionnelle au sommet de l’État, signe d’un désordre stratégique » Samuel Mulenda

Dernière mise à jour : 11 août

La Rédaction

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La publication du gouvernement Suminwa II, intervenue ce 8 août 2025, continue de susciter de vives réactions. Parmi elles, celle de l’économiste et journaliste Samuel Mulenda, qui dénonce un manque de cohérence dans la composition de l’équipe gouvernementale, ainsi qu’une vision économique floue et confuse.


« Si le pays attendait un signal fort de rupture avec les pratiques anciennes, c’est au contraire une impression de recyclage politique et d’inflation institutionnelle qui se dégage », estime-t-il.


Samuel Mulenda pointe du doigt la multiplication des postes stratégiques aux fonctions parfois redondantes. « Peut-on encore parler de cohérence dans la gouvernance économique lorsqu’au sein du gouvernement Suminwa II, on observe une superposition de postes à forte portée stratégique tels que : ministre de l’Économie nationale, ministre de l’Économie numérique, ministre des Affaires étrangères, ministre délégué aux Affaires étrangères et vice-ministre des Affaires étrangères ? »


Il ajoute : « Ne sommes-nous pas face à une inflation institutionnelle symptomatique d’un théâtre politique, au détriment de l’efficacité économique ? »


Selon lui, cette surcharge ministérielle ne reflète pas une vision intégrée de la gouvernance, mais plutôt une volonté de satisfaire des équilibres politiques et clientélistes. Elle crée des chevauchements de responsabilités, des rivalités bureaucratiques et une dilution de la redevabilité.


Il déplore également la permutation de certains ministres, malgré leur bilan contesté dans leurs précédents portefeuilles, « au lieu d’une évaluation rigoureuse basée sur les résultats, l’on assiste à une simple rotation de postes. Comme si l’échec dans un secteur pouvait être récompensé par une nomination ailleurs. »


Dans un contexte de crise profonde où la guerre à l’Est, violences, fragilité sociale, cette pratique, selon lui, affaiblit la crédibilité de l’État et entrave toute réforme sérieuse.


Il insiste notamment sur la coexistence problématique entre le ministère de l’Économie nationale et celui de l’Économie numérique : « Le premier est censé piloter les grands équilibres macroéconomiques, tandis que le second devrait moderniser les outils de gestion par la digitalisation. Mais en réalité, on assiste à un chevauchement de responsabilités, révélant une logique plus politique que stratégique. »


Selon Mulenda, cette dichotomie institutionnelle est davantage motivée par des équilibres politiques que par une volonté de structurer efficacement les instruments de développement.


Il regrette enfin que le gouvernement n’ait pas opté pour une équipe resserrée, compétente, et orientée vers la relance économique, la bonne gouvernance et l’investissement productif, « l'heure aurait dû être à l’optimisation des structures, à la sélection de profils capables d’incarner une réforme de l’administration et à la restauration de la confiance publique. »


Il conclut que « la RDC ne peut plus se permettre des gouvernements de représentation. Les défis économiques sont trop graves pour être traités avec des logiques électoralistes ou de simple équilibre régional. Le pays a besoin de clarté, de courage réformateur, et d’un engagement sincère à servir l’intérêt général. »

 
 
 

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