Communications et Médias : Héritier Lelo invite Patrick Muyaya à instaurer un concours de matricule pour les journalistes en RDC

La Rédaction

En République démocratique du Congo (RDC), le terme « mendiant » est désormais utilisé pour désigner un journaliste corrompu, qui détourne sa mission au profit d’intérêts personnels ou politiques, souvent en diffusant de fausses informations ou en recourant au chantage. Une pratique qui ternit l’image de la profession et brouille dangereusement la frontière entre information et manipulation.

Pour Héritier Lelo Mbenza, journaliste d’investigation et patron du média en ligne Yaelnews, surnommé « le Génie de la presse congolaise », le journalisme reste un métier noble mais trop souvent négligé en RDC.

« Les professionnels des médias organisent des conférences pour lutter contre les fake news et la désinformation, mais ils oublient une chose : un être humain a besoin d’une vie décente. Et une vie décente, c’est à la fois Dieu et l’argent. Tant qu’on ne trouvera pas de solution pour améliorer les conditions sociales des journalistes, peu importe les conférences organisées, il y aura toujours des dérives, des fake news et d’autres abus », a-t-il déclaré.

Face à cette situation, Héritier Lelo invite le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, à adopter une nouvelle approche pour assainir le secteur. Il propose notamment la mise en place d’un concours de matricule pour les journalistes professionnels, organisé périodiquement par exemple tous les deux ans à l’instar de ce qui existe dans le secteur de la justice.

Selon lui, un tel mécanisme permettrait de crédibiliser davantage la profession et de lutter efficacement contre les dérives.

« Si un journaliste dispose d’un matricule, je ne pense pas qu’il y aura encore vraiment cette affaire de fake news et de désinformation. Le journaliste sera concentré sur son travail et dira la vérité, rien que la vérité. En cas de diffusion de fausses informations, son matricule pourrait être retiré et son nom effacé de la liste des journalistes reconnus en RDC. La RTNC est une chaîne comme les autres, et le matricule ne doit pas être limité à elle seule. N’oublions pas que la communication est la racine de toute chose », a-t-il ajouté.

Cette proposition relance le débat sur la régulation du secteur médiatique en RDC, où la profession de journaliste peine encore à trouver ses repères entre précarité, pression politique et quête d’indépendance.